Avec l’arrivée de la nouvelle année, nombreux sont les parents qui réfléchissent aux changements qu’ils souhaitent apporter dans leur quotidien familial. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement, et par où commencer ? Je vous donne mon point de vue et donc un peu de matière à réfléchir au sujet.

Favoriser la connexion
Pensez avant tout à la connexion émotionnelle entre vous et votre enfant. Cela implique d’écouter activement, de reconnaître ses émotions et de valider ce qu’il ressent, même si son comportement semble inapproprié. Par exemple, face à une crise de colère, au lieu de réagir par une punition immédiate, prenez un moment pour comprendre ce qui déclenche cette frustration.
Dans cette étape de la compréhension, il est important de se placer du point de vue de l’enfant, de ce qui le chamboule à ce moment-là, avec la maturité d’un enfant en bas âge (ou même d’un adolescent). On voit trop souvent des parents réagir en disant « ce n’est pas grave! », alors oui, en effet, dans l’histoire du parent, cet événement semble anodin, mais pour l’enfant devant vous (et son histoire), l’événement a une autre signification. Une fois que vous avez bien cette perspective en tête, demandez calmement : « Tu sembles très en colère. Peux-tu m’expliquer ce qui ne va pas ? ». Cette simple reconnaissance des émotions de l’enfant peut désamorcer bien des conflits et renforcer la relation parent-enfant.
En agissant ainsi, vous instillez à l’enfant la compréhension de la cause et de la conséquence, que lorsqu’il se passe quelque chose, cela a un impact sur notre humeur. Vous verrez à force de pratiquer cela, votre enfant viendra naturellement vers vous quand ce sera votre tour de vous retrouver en colère, car cette approche développe l’empathie chez l’enfant.

Pratiquer l’autorégulation et l’exemplarité
Un autre pilier est la capacité du parent à gérer ses propres émotions. Il est normal de ressentir de la frustration ou de l’épuisement, mais apprendre à réagir de manière calme et posée est essentiel pour modéliser un comportement que l’enfant pourra lui-même adopter. Prenez un instant pour respirer profondément avant de répondre à une situation tendue, et verbalisez vos propres émotions : « Je suis un peu énervé en ce moment, je vais prendre une minute pour me calmer avant de parler. » Cela montre à votre enfant que les émotions sont normales et qu’il est possible de les gérer de manière constructive. Cette étape est crucial dans le devenir de l’enfant. Lire des livres qui traitent des émotions à votre enfant est un bon point, mais vous êtes son modèle et il apprend bien plus de vos réactions de ce qu’il lit dans les livres. Souvenez-vous, les enfants ont des esprits absorbants.
Je vous invite à traiter les émotions des membres de votre famille sur le même plan. À l’époque où j’avais un enfant qui avait du mal à exprimer ses émotions, j’avais imprimé des cartes avec 5 ou 6 émotions que j’avais ensuite disposées dans un couloir passager de la maison. Tous les matins, et à n’importe quel moment de la journée, chacun était invité (même encouragé) à mettre l’étiquette de son prénom sous la carte de l’émotion. J’ai retiré deux grandes leçons de cet exercice très instructif:
- Parfois, on a du mal à y voir clair dans ses émotions. Prendre le temps de se poser et de se demander « Mais qu’est ce que je ressens en fait? Est-ce que ça ne serait pas plutôt de la peur? » permet de trouver les outils ressourçant en lien avec cette émotion;
- Afficher clairement son émotion aux yeux des autres, c’est s’affirmer qui on est et ne pas avoir peur du jugement. C’est être vulnérable et vouloir qu’on nous accepte comme on est. C’est une base forte pour déployer un peu plus l’amour inconditionnel.
Une approche progressive mais transformative
Adopter une parentalité plus à l’écoute de l’enfant ne signifie pas être parfait ou céder à tout. Il s’agit plutôt d’apporter chaque jour une intention de compréhension, de respect mutuel et d’accompagnement. Commencez par de petits changements, comme ceux mentionnés plus haut. Vous pouvez aussi prendre un moment chaque soir pour écouter votre enfant parler de sa journée ou formuler plus d’observations positives. Avec le temps, ces gestes simples transformeront non seulement votre relation avec votre enfant, mais aussi l’harmonie au sein de votre famille. Cette année, faites le pari de la bienveillance : vous serez surpris des résultats.